Communiqué de presse

Bruxelles, le 8 décembre 2019 – Dans un contexte où le nombre d’exploitations agricoles baisse en moyenne de 2,5% chaque année (chiffres clés SPF Economie - 2018), organiser un salon qui se concentre en priorité sur le secteur agricole n’est pas une sinécure. Et pourtant, la semaine peut certainement être qualifiée de succès, d’après AGRIBEX. Le salon a attiré 97.000 visiteurs (en 2017 = 101.000), mais selon les organisateurs du salon, cette fréquentation est qualifiée de parfaitement normale, au regard de la baisse du nombre d’exploitations agricoles. “La baisse du nombre de visiteurs suit en grande partie la même courbe que la baisse du nombre d’exploitations agricoles”, souligne Stefaan Forret, le président du salon. “Il faut certainement tenir compte du fait qu’en 2017, on dénombrait encore près de 36.000 exploitations agricoles actives en Belgique et qu’entretemps il y en a environ 1.800 de moins aujourd'hui. Lors de l’organisation d’un tel salon, et certainement en tant que fédération qui fournit le secteur en machines et équipement d’étable, il est nécessaire d’en tenir compte. Nous devons donc chercher des solutions afin de préserver la viabilité du secteur. L'objectif d'un salon tel qu’AGRIBEX ne doit donc pas être: combien de visiteurs attirons-nous? Mais l’accent doit davantage être mis sur la valeur ajoutée qu’un salon comme AGRIBEX apporte à ses visiteurs, et donc aux agriculteurs.”

Selon Fedagrim, la fédération du secteur, la valeur ajoutée d'AGRIBEX est claire. “Sur le salon, nous rencontrons de nombreux visiteurs en quête d’innovation. Des visiteurs qui veulent découvrir les technologies les plus récentes, qui veulent faire progresser l’efficacité de leur exploitation, et donc sa rentabilité; ou encore répondre au mieux aux nouveaux défis et réglementations en ce qui concerne la durabilité ou d’autres aspects du secteur. En parcourant les allées d’AGRIBEX, on remarque que les agriculteurs continuent à investir, mais qu’ils attendent souvent le salon pour concrétiser leurs achats. Au cours des premiers mois de l’année, les ventes de tracteurs étaient inférieures à la moyenne. La tendance particulièrement marquée entre 2016 et 2017 avec une baisse de près de 8% des immatriculations semblait s’observer à nouveau. Mais AGRIBEX a cependant réussi à inverser la tendance. Les agriculteurs ont visité le salon avec des projets d’investissement et la perte notée au cours de la première partie de l’année a été en partie compensée. Les chiffres précis ne seront connus qu’au cours des prochains mois, mais on suppose cependant déjà que la diminution des immatriculations de nouveaux tracteurs sera moins importante que les 7% avancés précédemment. En ce qui concerne le chiffre d'affaires, les chiffres sont stables. Les tracteurs actuels comportent beaucoup plus d’options et sont équipés des technologies les plus récentes, ce qui fait que leur prix de vente est plus élevé et que le chiffre d’affaires global reste stable. Une autre tendance qui se dégage clairement lors d’AGRIBEX est que les éleveurs laitiers sont principalement intéressés par l’automatisation. Les ventes de robots de traite ont ainsi par exemple progressé de plus de la moitié au cours de 2019. Cela montre à quel point les éleveurs laitiers entendent miser sur l’automatisation et la convivialité d’utilisation, de même que sur le bien-être des animaux. On remarque par ailleurs cette même tendance à l’automatisation dans le secteur des parcs et jardins. Le nombre de robots de tonte augmente de façon spectaculaire, tandis que les entrepreneurs de jardin investissent massivement dans du matériel sur batteries. Le traditionnel moteur à combustion perd clairement des parts de marché.

Un salon pour les visiteurs en quête de plus-value

“Nous avons toujours décrit AGRIBEX comme une plate-forme et un endroit de rencontre et d’échange”, poursuit Stefaan Forret. “En partant de ce point de vue, un salon comme AGRIBEX a également cherché à répondre à l'actualité afin de faire avancer le débat, et de récompenser les gens pour leur engagement. Lors de cette édition, nous avons ainsi organisé pour la première fois le Ladies’ Day. Nous avons voulu mettre à l’honneur les nombreuses femmes qui jouent souvent un rôle crucial en coulisses dans notre secteur, que ce soit sur une exploitation agricole ou chez un fournisseur de services, d’ailleurs. Et nous sommes satisfaits du résultat obtenu. Les réactions ont été positives, les exposants ont participé spontanément à cette action, l’ont interprétée chacun à leur façon, ce qui a permis de mettre ces femmes à l’honneur, et de les remercier pour le travail qu’elles effectuent. Elles ne sont en effet pas assez considérées pour leur travail. Nous allons donc certainement donner une suite à cette idée. Nous tenons par ailleurs aussi à remercier Gracienne Geenens, qui est à la base de ce projet.”

En ce qui concerne le débat, la 71^e édition d’AGRIBEX ne passera pas inaperçue. Fedagrim a profité de l’organisation de ce salon professionnel pour organiser son premier Parlement agricole. Dans ce cadre, la fédération sectorielle a dégagé 5 thèses sur l’agriculture et les espaces ouverts, et les a présentées sans ménagement afin de susciter des réactions. “Et nous y sommes parvenus”, déclare Johan Colpaert, le président. “Nous avons lancé le débat et notre mérite, c'est que nous avons fait part de notre opinion d'une manière ouverte et sincère. L'agriculture est confrontée à des défis majeurs. Nous pouvons détourner le regard et faire semblant qu’il n’y a pas de problèmes, mais cela ne va cependant pas permettre de les résoudre. D’ici 2050, nous devons être neutres sur le plan climatique. De ce fait, le travail commence dès aujourd’hui, sans attendre demain. Nos agriculteurs doivent être en mesure de maintenir une activité rentable dans des conditions qui changent rapidement, qui exigeront des investissements et qui pèseront sur le résultat d'exploitation. Dans ce cadre, il faut alors oser parler d’un certain nombre de choses et il ne devrait pas y avoir de tabous. C'est le mérite de notre Parlement agricole. Bien sûr, nous nous rendons compte qu'un débat doit avoir lieu à ce sujet, mais avec tous les acteurs actifs dans le secteur, en ce compris Fedagrim. En tant que fédération sectorielle, nous sommes aussi en contact journalier avec les agriculteurs et nous échangeons donc régulièrement avec eux. Après notre Parlement agricole, notre message est clair: donnons-nous les moyens de mener ce débat, comme nous le demandons depuis un certain temps. Et mettons-nous à table au plus vite, sans attendre demain.”

La prochaine édition d’AGRIBEX se tiendra du 7 au 12 décembre 2021, à nouveau à Brussels Expo.

Davantage d’informations:
Johan van Royen
Service de presse d’AGRIBEX 2019
0477 43 86 81